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Moi, Kadhafi

2 février20h30 - 21h30

Vendredi 2 février, 20h30

En partenariat avec La Fabrique de Théâtre / Site Européen de création

Texte : Véronique Kanor

Mise en scène et scénographie : Alain Timár

Avec : Serge Abatucci

Conseiller dramaturgie : Alfred Alexandre

Lumière et régie : Claire Boynard

Montage son et vidéo : Quentin Bonami

Costumes : Antonin Boyot-Gellibert

Production : Centre dramatique Kokolampoe, Scène conventionnée d’intérêt national – mention Art et Création, Saint-Laurent du Maroni – Guyane

Cie KS and CO, compagnie conventionnée

Co-production : Théâtre des Halles, Scène d’Avignon – Tropiques Atrium, Scène nationale de Martinique – ETC Caraïbe, Écritures Théâtrales Contemporaines en Caraïbe – L’Artchipel, Scène nationale de Guadeloupe

Le spectacle a reçu le soutien du ministère de la Culture – Dac Guyane, du ministère de l’Outre-Mer, de la Mairie de SaintLaurent du Maroni et de la Collectivité Territoriale de Guyane.

Le Centre dramatique Kokolampoe et la Cie KS AND CO sont soutenus par le ministère de la Culture – Dac Guyane, le ministère de l’Outre-mer, la Mairie de Saint-Laurent du Maroni, et la Collectivité Territoriale de Guyane.

 

Paul, Antillais, a accepté d’incarner Kadhafi au théâtre. Le rôle lui a été proposé à cause de sa ressemblance physique avec le leader antiimpérialiste. Comédien sans grands succès, homme bridé mais révolté sur une terre qui, malgré son rattachement au grand ensemble français, présente encore toutes les caractéristiques d’une colonie, Paul voit dans ce rôle la possibilité de prendre une revanche sur son destin. Dans son vide intérieur tapissé d’images de Kadhafi-le-sauveur, résonnent des colères ancestrales. Mais, au fil des répétitions, Paul finit par s’identifier à son personnage jusqu’à se perdre lui-même.

MOI, KADHAFI Jouer ça… L’histoire d’un jeune shooté, shooté à Nasser, qui fait l’école militaire, recrute en douce des révolutionnaires et prend le pouvoir, à 27 ans, jouer cet homme-là qui devient le chef d’état que les Occidentaux regardent avec amusement, au début en tous cas : il fait pousser des prairies dans le désert, met son peuple à l’aise, bons salaires, éducation pour tous, santé gratuite… Bref, il redistribue le pétrole et puis : vlap, il dérape ! Et le monde tremble. Faudra pas trop insister sur le pourquoi il dérape. L’Occident n’aime pas qu’on lui dise de quoi il est comptable.

En suivant la transformation progressive de Paul en Kadhafi, la pièce explore ce rapport trouble des sociétés post-coloniales et dominées, aux grands leaders charismatiques. Moi, Kadhafi explore les liens intimes, voire incestueux, entre ex-colonisés et anciennes tutelles coloniales, entre Tiers-monde et impérialisme, la pièce interroge : face au sentiment de frustration, pourquoi la figure d’un Kadhafi apparaît-elle comme un fantasme de reconquête de soi et de son pays ? Quelles impuissances des peuples dominés, paradoxalement, la puissance de Kadhafi met-elle en lumière ? Comment comprendre qu’il soit un tyran assoiffé de sang aux yeux de l’Occident, mais un libérateur visionnaire pour les peuples du Sud ? En liant le destin du comédien au personnage, la pièce déploie le thème de la dévoration. Dis-moi qui tu manges, je te dirai qui tu es. Dans un double mouvement, sont questionnés l’acte d’incarner – de mettre en son propre corps – un personnage et le fait d’être mangé, d’être zombifié, par ce personnage. À partir de quel point dévorer l’autre revient-il à se bouffer soi-même ? Considérant la situation collective, la pièce questionne alors les mécanismes de l’assimilation d’un peuple.

NOTE DU METTEUR EN SCÈNE & SCÉNOGRAPHE

Image obsédante de celui qu’on nomme le colonel Kadhafi pris et capturé au sortir de la souricière dans laquelle il se terrait pour se cacher. Hirsute, habits en guenilles, il surgissait de terre comme un mendiant et à nouveau démuni et pauvre comme Job. Puis le corps mutilé livré à la foule marquant la fin d’un règne sans partage. Ce moment ultime de basculement vers la mort symbolise la grandeur et la décadence d’un enfant de bédouins devenu tyran. De la terre il est né, à la terre il retourne. Mais il jouait et rêvait cet enfant, comme tous les autres enfants du monde. L’adolescent et le jeune adulte ont dû rêver aussi à un avenir meilleur. Mais comment peut-on cheminer et passer de l’innocence et l’insouciance à l’ambition dévorante de la grandeur et du pouvoir ? Il persiste un mystère Kadhafi, de celui qui voulait unir l’Afrique, défier l’Occident, devenir le raïs des raïs et qui instaura peu à peu un régime de terreur autour de lui. La rencontre avec le comédien Serge Abatucci (avec qui j’ai déjà travaillé) et dont la ressemblance avec Mouammar Kadhafi m’a étonné, a entériné le projet. J’ai souhaité également que Véronique Kanor (à qui j’avais fait appel pour la pièce « Le temps suspendu de Thuram ») écrive la pièce. Alfred Alexandre s’est joint à nous pour la dramaturgie. Le quatuor constitué, les travaux effectués, nous avons abordé un cycle de lectures afin de mettre à l’épreuve texte et jeu devant le public… avant les répétitions et bien sûr la création… Alain Timár

 

REVUE DE PRESSE

« La performance de Serge Abatucci dans la petite chapelle du Théâtre des Halles fera date. Une heure durant, il va et vient d’une identité à l’autre. Il passe ainsi sans crier gare de l’identité de Paul le comédien à celle de Mouamar le bédouin à l’insaisissable destin. (…) A mesure que ce tourment enfle, la performance de Serge Abatucci devient plus physique, plus rageuse. Le spectateur retient son souffle, hypnotisé par cette danse macabre qui est aussi la nôtre, observateurs impuissants des guerres, des injustices, de la responsabilité de puissants dont on ne sait jamais tout. Interroger Kadhafi le panafricain passe ici par une fièvre suffocante dans laquelle résonnent les décolonisations, les printemps arabes… Des faits historiques et un inconscient politique pétri de frustrations, de révolte, d’embarras à se positionner. » Alexis Campion – Le Journal du Dimanche

« Tranchant, poétique, hétérodoxe, le texte de Véronique Kanor, sans jamais sombrer dans la complaisance pour le dictateur assassiné, assume un regard non occidental qui fait résonner des colères ancestrales. (…) Le talentueux Serge Abatucci lui-même est intimement traversé par cette histoire : il en arpente toutes les émotions. » Rosa Moussaoui – L’Humanité

 Représentation à La Fabrique / Site Européen de création : Dimanche 4 février

 

Détails

Date :
2 février
Heure :
20h30 - 21h30
Catégorie d’évènement:

Organisateur

Aghja
Téléphone :
0495204115
E-mail :
contact@aghja.com
Voir le site Organisateur

Lieu

Aghja
6 chemin de Biancarello
Ajaccio, Corse 20090 France
+ Google Map
Téléphone :
0495204115
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Date :
2 février
Heure :
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