
Du lundi 5 au vendredi 9 septembre
Écriture et mise en scène : Carole Costantini – Interprétation : Carole Costantini, Gilbert Traïna, Sophie Warnant – Dramaturgie : Marion Platevoet Scénographie, lumière, régie générale en création : Sylvain Faye – Scénographie, costumes et accessoires : Aude-Claire Amédéo – Création sonore : Josef Amerveil – Collaboration artistique : Alexis Moati – Régie générale en tournée et régie lumière : Nicolas Rochette
Quand, en novembre 2020, Francesca Poloniato, directrice du ZEF/Scène nationale de Marseille, propose à Carole Costantini, autrice et metteuse en scène, de commencer un travail autour de la Beauté et La Consolation, cette dernière s’entoure d’une costumière scénographe, de deux acteurs, d’un danseur et d’un assistant dramaturge. Sont alors expérimentés différents canevas d’histoires, tirés de témoignages, de faits divers, de comptes-rendus de soignants ou de travailleurs sociaux, de personnages de fiction, en lien avec les thématiques choisies : – Brisures et Chaos du Monde. – Réparation, Beauté et Consolation. Elle veut mettre ces thèmes à l’épreuve du plateau en les confrontant à des structures narratives différentes. À la suite de ces premiers travaux, elle décide de centrer la thématique autour des blessures d’enfance et particulièrement celle de l’abandon et des parcours de résilience qui en résultent. Elle cherche un texte référent pour l’accompagner dans une écriture originale et le conte du Petit Poucet de Perrault s’impose.
Les Ogres : Il était une fois… ou l’histoire de l’enfant qui cherchait sa mère désespérément. En s’appuyant sur la structure narrative des contes, Carole écrit un texte original à partir du Petit Poucet de Charles Perrault, et du Roi des Aulnes de Michel Tournier, enrichi de témoignages, de comptes-rendus, de faits divers, d’imaginaire autour de l’enfance malmenée. Autour de Poucet, sont convoqués des parents dépassés, un Ours ébauché, un Ogre solitaire, des créatures fantastiques… Cette histoire est celle d’un Poucet arrivé plus tôt que prévu et de santé fragile. Il ne peut réintégrer la famille qu’après un long séjour à l’hôpital pour lui donner toutes les chances de survivre. Les liens ont été rompus et peut-être même jamais tissés. Sa naissance prématurée renvoie à la mère une image culpabilisante, image accentuée par le fait qu’il n’est pas désiré, donc arrivé au mauvais moment dans sa vie. L’absence de liens les premiers mois due à l’hospitalisation entretient ce malentendu. À son retour, la culpabilité de la mère, le manque de lien avec cet enfant resté fragile, pousse la mère à renoncer à son rôle. Elle a perdu confiance et se déclare encore plus inapte à le reprendre. Elle choisit de le donner à l’institution pour lui assurer un avenir. Poucet refuse et décide de partir de chez lui… Le voici seul dans la forêt, dans le vaste monde, face à l’avenir, à l’inconnu… Menacé de mort, il va affronter les bêtes sauvages et les êtres fantastiques. Tous ne sont pas dangereux. L’Ours, un être hybride mi-homme mi-bête, une « sorte d’ange par intermittence », devient très vite un compagnon de route qui le protège et le guide quand il en a besoin. Cet être malicieux et joyeux éclaire et révèle Poucet dans ses épreuves.