Samedi 4 novembre, 20h30
Ecriture : Michel Bellier
Conception & mise en scène : Joëlle Cattino
Création sonore et visuelle : Paolo Cafiero
Scénographie : Paolo Cafiero et Joëlle Cattino
Avec : Joëlle Cattino, Paolo Cafiero (musique et régie au plateau)
Production : Dynamo Théâtre
Coproduction & pré-achats : Théâtre Durance-scène conventionnée, Château-Arnoux (04) ; Théâtre Comoedia & Ville d’Aubagne (13) ; Théâtre de Grasse-scène conventionnée (06) ; Théâtre de l’Aghja-Fabrica Culturale Ajaccio (Corse)
Avec le soutien de : DRAC Paca ; Ville de Marseille ; Région Sud ; Département 13 / Centre de création-Etang des Aulnes
Remerciements au Théâtre Joliette – Marseille
Cheminer dans notre mémoire encombrée pour parler de ce qui n’est plus et profiter de ce que l’on a encore sous nos yeux. Trouver la beauté dans notre vieux monde abîmé. Préférer dire « tout est à commencer » plutôt que « tout est foutu ». Commémorer à l’échelle humaine le Commencement, celui de l’aube des temps comme celui du petit matin quand nous nous éveillons et sentons que nous sommes en vie.
Pas question d’être un genre de vie parmi d’autres dans les faubourgs du cosmos. Cette création se penche sur la Vie, passée au filtre de l’anthropocène, le nouvel âge géologique qui s’ouvre, celui de l’Humain. Une exploration qui questionne ce désordre planétaire inédit.
Le propos
Quelque chose a disparu mais quoi ? donne à voir un des derniers échantillons de l’humanité pris au piège de son défi prométhéen. C’est l’humain et son incorrigible hubris face à l’empreinte qu’il a gravée dans les strates des roches et des sols pendant l’Anthropocène, ère de l’avènement de l’humain comme Maître du destin de la planète. Dans notre proposition, cette ère arrive à son terme. Une vieille femme fossile de ces temps, vestige de ce qu’a vécu la Terre, contemple les résultats et tente de se souvenir. Quelque chose a disparu mais quoi ? questionne notre place d’humains sur Terre, notre capacité à écouter notre environnement.
Résumé du spectacle : Œuvre d’anticipation, tragi-comédie futuriste
Dans un décor qui évoque un chantier de fouilles archéologiques, une installation artistique ou un abri postapocalyptique, une vieille femme convoque la mémoire vive du monde. Dernière habitante d’un coin de planète qui se rétrécit de minute en minute, elle fabrique son album photo mental, son herbier de l’immatériel. Dans l’urgence, elle recense ses émerveillements devant les beautés fragiles du monde à jamais englouties et se souvient des richesses perdues. Flanquée d’un androïde au disque dur défaillant pour seul compagnon, elle fouille la terre et son passé, elle collecte, elle classe, elle raconte. Mais sa mémoire lui fait défaut, trop souvent. Et le disque dur de l’androïde bugge régulièrement. Alors, elle rafistole ses souvenirs, réinvente, redécore, redessine, enjolive et voyage dans les méandres cocasses de sa pensée. C’est dans cette liberté naïve, qu’elle adresse des messages de plus en plus pressants, avec l’espoir que ses paroles soient entendues, quelque part sur d’autres coins de la terre. Car si la catastrophe est advenue, il doit bien rester quelqu’un. Quelque part….
Extraits du texte
…Elle sait lire et elle sait comprendre, la vieille. Et plus je lisais plus je comprenais, je comprenais qu’on fonçait tête baissée dans un mur qui allait défoncer des milliards de crânes et pas seulement des crânes d’humains….
…Fais un effort. Recouds-toi la cervelle, rapièce-toi le souvenir, convoque les images, les bribes, les morceaux, les bouts de papiers brulés, les vieilles briques cassées, les rochers bouffés par l’acide, les places de village irradiées, les ombres enlacées des amants sur les murs, les eaux devenues sables, devenues terres devenues fendilles devenues crevasses…. Raccommode, rafistole, remémore.
Michel Bellier – Quelque chose a disparu mais quoi ?
