Spectacle en cours de création
Du lundi 8 au samedi 13 avril
« Bouffons »
Une création de : Après Demain – Pépinière d’artistes
Écriture collective
Mise en scène : Hugues Chabalier
Jeu : Kenza El Bakkali, Clément Cadinot, Lilas Pigois
« C’EST BIEN LA PIRE FOLIE QUE DE VOULOIR ÊTRE SAGE DANS UN MONDE DE FOU » – ERASME, ÉLOGE DE LA FOLIE
Quatre jeunes comédiens, quatre bouffons du roi, ont aiguisé leurs langues et limé leurs dents pour faire des « grands » leur affaire. À dix mains, ils ont écrit des textes et des chansons, faisant se croiser des personnalités publiques, des personnages historiques, et des gens de la vie de tous les jours. Le plateau les réunit et les confronte. Ou bien est-ce une cour où le public est roi, et où les acteurs sont pareils à des enfants jouant aux billes ou à la guerre. Reste à savoir qui sera le vrai dindon de la farce.
Partie d’une forme cabarétique, carnavalesque, les comédiens se moquent des moqueurs, chantent des ballades, vous content des histoires, bref : viennent bousculer le public trop confortablement installé sur son siège. Bouffons c’est un spectacle sur le pouvoir, les gens du pouvoir, et les opportunistes. Mais aussi sur les autres. Bouffons notre part du gâteau, bouffons les rois, soyons bouffons.
POURQUOI LE BOUFFON ?
Bref, de tout temps le bouffon a côtoyé les gens de pouvoirs. Il est à la fois au service des puissants et l’envers du pouvoir, la figure de l’effronterie et du désordre. Son art, acerbe, permet autant de se défouler des injustices du monde que de faire la fête. Sa folie lui permet de dénoncer aussi violemment que joyeusement les problématiques de son temps avec lesquelles il est en prise. Il est infiltré au milieu des sphères de pouvoirs pour révéler, railler, se moquer des plus grands, et en même temps il vit à leurs dépens. Ce qui nous plaît dans la figure du bouffon c’est sa méchanceté, son acidité, et le fait que ce soit le seul qui puisse se moquer des puissants. Nous pensons qu’il peut raconter le monde dans lequel nous vivons sous un angle pertinent.
C’est également une figure forte dans l’histoire du théâtre, et en traversant des textes comme « Le Jongleur » de Dario Fo, « L’éloge de la folie » d’Erasme, ou bien les « 120 journées de Sodome » du Marquis de Sade, il nous est apparu évident qu’il fallait nous orienter vers la bouffonnerie dans le jeu et dans les mots. Cependant le bouffon est apparu tard dans notre processus de création alors nous sommes encore en recherche d’approfondissement que ce soit dans notre jeu ou dans notre écriture. Mais notre envie est bien d’aller vers cela, le bouffon et le grotesque, aller vers le mordant des mots. Nous avons commencé cette recherche de la bouffonnerie, tout d’abord en étant grinçant entre nous dans le jeu, mais aussi en allant chercher le public, en le faisant participer, en l’invitant à être lui-même grinçant avec nous. Nous avons commencé à trouver cela dans une circulation dans l’espace entre le public et le plateau ainsi que dans la circulation et le foisonnement des figures qui s’enchaînent, se croisent et s’abordent.